INTERVIEW ANNE-LUCIE CLAUSSE, ADHÉRENTE CPME ET MANDATAIRE CPAM
L’engagement des chefs d’entreprise qui acceptent de consacrer du temps au bien commun par le biais de l’exercice d’un mandat patronal est parfois décrié, trop souvent méconnu. Or ce dispositif ne peut perdurer que si des femmes et des hommes continuent à s’impliquer.
Pour mieux faire connaître le paritarisme et les mandats patronaux auprès des chefs d’entreprise, chaque mois, nous vous proposons de découvrir le portrait d’un mandataire CPME…
INTERVIEW D'ANNE-LUCIE CLAUSSE, MANDATAIRE CPAM
- Pourquoi avoir voulu être mandataire CPME ?
Représenter la CPME est pour moi un engagement fort, en lien direct avec mon investissement patronal. Lorsqu’on m’a proposé le mandat CPAM, j’ai accepté pour deux raisons : d’abord en tant que citoyenne (nous sommes tous concernés par notre système de protection sociale) ensuite en tant que représentante de l’Entreprise afin de construire au sein d’instances paritaires un dialogue ouvert et équilibré.
- Présentez-nous votre rôle et vos missions de mandataire au sein de la CPAM :
Je suis titulaire d’un siège au Conseil de la CPAM et je siège également à la Commission de l’action sanitaire et sociale (CASS) où nous traitons de dossiers d’aides aux usagers.
- Concrètement, à quoi ressemble le cheminement d’un dossier dans votre commission ?
Lors du Conseil, nous devons nous prononcer sur les décisions budgétaires et de gestion de la Caisse.
Lors des réunions de la CASS, nous sommes appelés à décider d’aides financières individuelles, prestations supplémentaires aux ressortissants. La politique d’action sociale de l’assurance maladie permet de favoriser l’accès aux soins des personnes les plus fragiles et de prévenir ou limiter la fragilisation sociale pouvant résulter de la maladie, de l’accident, du handicap, de la réduction d’autonomie ou de l’incapacité de travail.
La CASS est constituée de 13 conseillers titulaires ou suppléants désignés par le Conseil en début de mandature. Le responsable du service social ou son représentant assiste également à la commission et apporte, dans la limite du code de déontologie, les éléments nécessaires à éclairer l’avis des conseillers.
A la suite de la présentation de chaque dossier de demande, un montant d’aide financière est proposé soit par le service social soit par le service ASS.
Les décisions de la CASS sont prises à la majorité des membres présents (un quorum est nécessaire pour que la commission se tienne). Si un consensus n’est pas trouvé, une procédure de vote est prévue.
- Que ce mandat vous apporte-t-il ? Et aux autres adhérents CPME ?
J’apprends – à titre personnel – beaucoup de ce mandat. Sur le plan humain et citoyen d’abord : la compréhension de ce que vivent nos concitoyens parfois, la pauvreté, la misère même, la solitude, nous ramène tous et toutes à relativiser bien de nos petits problèmes…
Sur le plan professionnel – et par là même vis-à-vis de la CPME – la négociation avec les partenaires sociaux, les angles de référence différents en fonction du syndicat, permettent de mieux situer l’action patronale, de comprendre « ce qui se joue » les rôles, les postures…
J’espère ainsi, modestement, faire avancer le dialogue, montrer que quelle que soit la porte d’où on voit « midi », nous sommes tous des humains, investis d’une mission d’amélioration du bien commun. Et lorsqu’on siège dans des instances comme la « SECU », c’est sans doute plus facile !