L’Elysée a indiqué que le Président de la République fera mardi des annonces pour répondre au mouvement de contestation dit des « gilets jaunes ». Il a raison.
Les blocages sporadiques actuels ne peuvent perdurer sans impact réel sur l’économie. De nombreux commerçants se plaignent d’une baisse de leur chiffre d’affaires, les livraisons et approvisionnements sont localement perturbés et les salariés ont parfois des difficultés pour parvenir à leur lieu de travail. A la Réunion, la situation a dégénéré et la sécurité des personnes et des biens est menacée.
Les artisans, commerçants, professions libérales, chefs d’entreprise à la tête de TPE ou de PME, eux aussi impactés par la hausse des prix du carburant et des taxes, n’ont pas à subir une double peine. Dans leurs rangs aussi la grogne monte.
Il est donc impératif que le Président de la République fixe un cap. La transition écologique doit se poursuivre mais en prenant en compte les réalités territoriales et celles du monde du travail. Il convient donc maintenant d’affirmer sans ambiguïté que la fiscalité écologique doit se faire à iso-fiscalité par simple transfert. La transition écologique ne doit plus servir de prétexte à une augmentation des prélèvements obligatoires. Les mesures incitatives doivent remplacer les mesures punitives. Quelle est la logique, par exemple, de la limitation envisagée du Crédit Impôt Transition Energétique (CITE) ?
De plus l’exécutif doit enfin accéder à la demande de moratoire formulée par la CPME. Les augmentations de taxes sur les carburants prévues au 1er janvier 2019 doivent être ajournées. Plus que de primes ou de dispositifs alambiqués réservés à certains, c’est une diminution des taxes qui est attendue. Et pour cela il faudra bien enfin commencer à diminuer les dépenses publiques.