Réalisée auprès de 2060 dirigeants de TPE-PME entre le 29 avril et le 7 mai 2021, l’enquête de la CPME révèle que les chefs d’entreprises sentent que la reprise est à portée de main et qu’elle sera dynamique. Le plan de relance y contribuera, sous réserve qu’il irrigue effectivement les territoires et concerne autant les TPE/PME que les grandes entreprises.
Mais il subsiste malgré tout beaucoup d’incertitudes liées à la situation financière des entreprises ou à des problèmes d’approvisionnement. L’année de crise a laissé des stigmates profonds qui s’effaceront difficilement. Dans ce contexte, la création d’un « prêt consolidation » permettant de regrouper les dettes et d’étaler leur remboursement sur une période plus longue, s’impose.
Les principaux enseignements de l’enquête :
- Au premier trimestre 2021, une majorité de dirigeants ont constaté une diminution de leur chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent. 81 % d’entre eux considèrent toutefois que la reprise économique en France aura un impact significatif sur l’activité de leur entreprise. De fait, si l’indicateur sur l’activité attendue au deuxième trimestre demeure au rouge, la part des chefs d’entreprise anticipant une baisse est moins élevée qu’au premier trimestre (37 % contre 55 %).
- Les dirigeants demeurent néanmoins majoritairement inquiets quant à la pérennité de leur entreprise à plus long terme. Le fait que pour un tiers des entreprises, l’endettement se soit creusé au premier trimestre 2021 n’y est sans doute pas pour rien. La hausse des prix des matières premières, qui impacte 59 % d’entre eux, et les difficultés d’approvisionnement viennent sans doute également alimenter l’inquiétude. En outre 22 % des chefs d’entreprise devant s’acquitter d’un loyer rencontrent des difficultés à le payer, alors que seuls 17 % d’entre eux ont bénéficié d’une aide de leur bailleur (annulation, report) depuis le deuxième confinement.
- En cas de difficulté, les dirigeants déclarent s’orienter principalement vers leur expert-comptable (63 %), leur banquier (35 %) ou vers une association de chefs d’entreprise (17 %).
- 51 % des entreprises répondantes ont bénéficié du Prêt garanti pour l’Etat. Parmi elles, un quart (24 %) ont utilisé la totalité ou quasi-totalité de leur prêt, quand un tiers (34 %) n’y a pas touché. Alors que plus d’un dirigeant concerné sur deux (58 %) a demandé un différé de remboursement de 2 ans, seul un sur dix estime avoir besoin d’au moins 8 ans pour rembourser son prêt.
- La crise sanitaire et économique a incité de nombreux dirigeants à instaurer le télétravail. Dans les entreprises où cela est possible, près de la moitié (47 %) envisagent de le mettre en place à l’issue de la crise, alors qu’ils n’étaient qu’un tiers des répondants à l’avoir adopté avant celle-ci. Le format privilégié par les dirigeants est de deux jours de télétravail par semaine. Il est également à souligner qu’une large majorité de chefs d’entreprise (68 %) ne s’attend pas à un retour à la « vie normale », sans restriction sanitaire, avant 2022.